J'étais ce matin là
Plongée dans mes pensées,
Perdue dans le magma
D'une angoisse ressassée.
Rien n'aurait pu distraire
Ce flot de solitude,
Qui sans trop me complaire
Coulait par habitude.
Quand j'ai senti soudain,
Tout le poids d'un regard,
Tendre, calme et serein
Envahir mon cafard.
Deux gemmes de saphir
Dans un beau masque bleu
Brillaient comme un sourire
Vers mon air malheureux.
Mon chat ganté de blanc,
Installé devant moi,
Comme un ami attend
L'écho de notre voix,
Fixait intensément
Mon visage attristé.
D'une patte velours
Il caressa ma joue,
Geste chargé d'amour
Pour dérider ma moue.
Puis s'approchant encore,
Sa bouche contre la mienne,
Il commença d'abord
Par me dire « je t ‘aime »
Râpeuse langue humide,
En un très long « baiser »
Sur mes lèvres avides
D'une preuve d'amitié.
Puis, se laissant couler,
Sur le dos étendu,
Me présenta son ventre,
Tout blanc, à caresser,
Un ronron éperdu,
Faisant vibrer son « antre ».
Mes doigts dans sa fourrure,
Et ses yeux dans les miens,
M'ont dit : je te rassure,
C'est à toi que je tiens !
Toute peine envolée,
Tout chagrin effacé,
Par ce trésor donné,
J'ai fini ma journée,
Avec la joie au cœur,
Grâce à mon chat bonheur !
Le Birman est ainsi,
Qui donne à ceux qu'il aime,
Inestimable Ami,
Qui calmera vos peines !
Clau (1er Avril 2006)